Sharp MZ‑80B : L'ordinateur professionnel sous-estimé des années 1980

Un ordinateur pour le bureau – et bien au-delà

Le Sharp MZ‑80B est arrivé sur le marché en 1981 et a été conçu dès le départ comme une solution complète pour un usage professionnel. Avec son boîtier en métal robuste, son écran intégré et son clavier complet, il paraissait de haute qualité et digne de confiance. Mais ce n'était pas seulement son apparence qui impressionnait, ses caractéristiques techniques étaient également remarquables.

Une technologie qui impressionne

À l'intérieur du Sharp MZ‑80B, un processeur compatible Z80A fonctionne à une fréquence d'horloge de 4 MHz. La mémoire vive était de 32 KiB en standard, mais pouvait être étendue jusqu'à 64 KiB – une base solide pour l'époque pour des applications telles que le traitement de texte, les logiciels de bureau ou les tâches de programmation simples.

L'écran monochrome intégré de 9 pouces affichait, selon les réglages, soit 40, soit 80 caractères par ligne sur 25 lignes. Pour ceux qui en voulaient plus, il était possible d'ajouter une extension graphique optionnelle permettant une résolution de 320×200 pixels. Cela rendait le MZ‑80B intéressant également pour des applications techniques, par exemple dans le domaine de la visualisation ou de la représentation scientifique.

Pour le stockage des données, l'ordinateur utilisait un lecteur de cassettes intégré avec un taux de transfert remarquablement rapide pour l'époque de 1800 bauds. Pour des besoins plus professionnels, des lecteurs de disquettes externes de 5,25 pouces pouvaient être connectés. Cela permettait également l'utilisation de systèmes d'exploitation comme CP/M, ce qui améliorait encore le MZ‑80B.

Particulièrement intéressant était le concept logiciel modulaire. Sharp avait délibérément renoncé à un système d'exploitation intégré. À la place, l'ordinateur démarrait avec un programme initial de chargement, à partir duquel un interpréteur BASIC, un assembleur ou un système d'exploitation pouvait être chargé depuis une cassette ou une disquette selon les besoins. Cette approche était certes un peu plus compliquée, mais offrait une flexibilité et un contrôle maximum pour les utilisateurs avancés.

En matière d'extensibilité, le Sharp MZ‑80B montrait également ses meilleurs atouts. Grâce à de nombreux ports, l'appareil pouvait être adapté de manière flexible à diverses exigences. Avec des interfaces telles que RS-232 pour la communication série, Centronics pour les imprimantes ou IEEE-488 pour la connexion d'instruments de mesure scientifiques, l'ordinateur pouvait être intégré sans problème dans des environnements de travail professionnels. Des lecteurs externes, des modules de mémoire supplémentaires et des cartes d'extension rendaient le système particulièrement polyvalent. C'était un grand avantage notamment pour les bureaux techniques, les laboratoires ou les établissements d'enseignement.

Le MZ‑80B n'était cependant pas un appareil bon marché. En Grande-Bretagne, le prix du modèle de base avec 64 KiB de RAM dépassait les 1000 livres. Pour un ensemble complet avec deux lecteurs de disquettes, un moniteur, une imprimante et CP/M, il fallait compter plus de 2300 livres. En contrepartie, on obtenait un système extrêmement robuste et fiable, qui ne laissait que peu de désirs inassouvis au quotidien. Un critique britannique l'avait alors qualifié de « Volvo des micros » – solide, performant et conçu pour durer.

Aujourd'hui, le MZ‑80B ressemble à une déclaration technique d'une époque révolue. Il rappelle une époque où les ordinateurs n'étaient pas seulement des outils, mais aussi une expression de l'art de l'ingénierie. Dans la collection de l'Enter Technikwelt Solothurn, il occupe donc une place particulière. Cet appareil est exemplaire d'une génération d'ordinateurs qui misait délibérément sur l'extensibilité, la durabilité et la responsabilité des utilisateurs – bien loin de l'approche plug-and-play d'aujourd'hui.

Quiconque s'intéresse à l'histoire de l'informatique devrait absolument découvrir le Sharp MZ‑80B en direct. Dans notre exposition, ce fascinant morceau d'histoire de la technologie peut être observé de près – non seulement comme un objet d'exposition, mais aussi comme une partie d'une compréhension plus large de l'évolution de notre quotidien numérique actuel.